Ce sont des os et des ivoires marins, gravés à l’aiguille à voile, fabriqués au XIXème siècle. Ceci en est à peu près la seule définition un peu sérieuse. Ils sont pour une grande part le fruit de la chasse à la baleine. Lorsque l’on sait la part importante que celle-ci occupa en Amérique du Nord où elle fut pratiquée sur les deux océans, on comprend mieux l’attrait que ces objets représentent pour les collectionneurs américains qui y voient là, tel l’americana, une part de leur culture.
Raréfaction aidant et de la même façon que les objets inuits, les prix se sont donc envolés.
L’aiguille qui servait à bord à ravauder les voiles était un instrument qui se fixait dans la paume de la main protégée par un cuir. Il fallait alors appuyer de toutes sa force l’aiguille sur l’émail de la dent pour obtenir une entaille qui ne pouvait dépasser quelques millimètres. Le travail était épuisant.
Les procédés modernes de type roulette de dentiste et l’appât du gain ont faussé le jeu de ces objets qu’il ne faut plus acheter autrement que contre certificat sérieux. Tout objet daté paraît encore plus suspect. Un bon entraînement pour le collectionneur néophyte serait d’aller faire une visite approfondie du musée de New Bedford, probablement la plus belle référence en la matière.
Dominique DELALANDE