Les matériaux de la mer

Des matériaux de la mer de grande beauté et avec lesquels la main de l’ homme a parfois su confectionner objets et chefs d’œuvre. Tel est le thème de notre communication d’aujourd’hui et ils sont, en fait, extrêmement nombreux.

Commençons par la dent du narval que la légende a transformé en corne de licorne, une vraie merveille de la nature, dont on dit qu’un châtelain écossais en tomba fou, au point de l’acquérir en échange de son château.

Que dire de ces peaux de raies et de requins utilisées pour gratter les coques des embarcations des plages de la côte de Malabar et que l’on eu l’idée au VIIe siècle d’utiliser pour revêtir divers objets. Leur destinée est passée depuis à la postérité avec Monsieur Galluchat, maître gainier de Louis XV qui leur laissa son nom.

A noter aussi ces merveilleuses scènes gravées à l’aiguille à voile par les marins. Ces dents de cachalot et défenses de morses furent ainsi transformées en scrimshaws, témoins des campagnes de pêche et des amours du marin.

Tout comme la nacre qui habille de nombreux objets de qualité, nombre de coffrets, râpes et tabatières ont été faits avec l’écaille des tortues de mer.

Peut-on encore oublier coquillages, perles et coraux montés avec tant d’adresse sur les bijoux des orfèvres, tout comme les bénitiers de la Renaissance dans lesquels on mettait à rafraichir les boissons des seigneurs ou ces cyprae qui servaient d’élégants supports aux fameuses nefs qui trônaient sur leurs tables.

D’autres objets que l’on connaît moins proviennent également des milieux marins : on n’aurait pas pu réaliser ces pipes en écume de mer, si joliment sculptées au XIXe siècle sans plonger l’écume dans un bain de spermaceti provenant de la poche frontale des têtes des cachalots.

Un autre exemple avec le bézoar, un mot que personne ne connait plus, résultat de concrétion d’excréments de cétacés, divin sous la Renaissance comme révélateur de poisons ! … et, provenant des mêmes systèmes digestifs, l’ambre gris qui, recueillie au filet à la surface des océans, reste encore de nos jours le meilleur fixateur des plus doux parfums.

Dominique DELALANDE