I have a dream… Qui n’a pas le sien.
L’aventure humaine repose sur l’innovation mais grandit sur le socle de l’histoire.
L’histoire est multiforme, écrite, racontée, exposée, vivante. Toutes les formes importent mais ce dernier trait est le choix d’AMERAMI. Parmi d’autres, dans son style qui lui est propre, AMERAMI est une association qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine maritime et fluvial depuis plus de quarante ans.
Fondée en 1975, elle venait en appui d’un projet ambitieux : créer un Musée de la Mer pour l’Atlantique qui devait se situer au Port-Louis dans la Citadelle et les environs immédiats. Cette idée n’a pu se concrétiser, mais le mouvement était initié.
L’association des amis de ce musée, reconnue d’utilité publique en 1981, pionnière à l’époque, lancée par de grands personnages, Luc-Marie Bayle, Aymar Achille-Fould, Christian Bonnet, a connu près de quinze ans de navigation administrative incertaine. Jacques Chauveau, ensuite son président, déploya une énergie qu’on lui connaissait à poursuivre la collecte de bateaux de petite taille condamnés, avant d’opter pour la formule actuelle.
Celle-ci est bien vivante et d’ailleurs partagée par d’autres. Il s’agit de restaurer les bateaux qui peuvent l’être et de les faire naviguer pour qu’ils témoignent de leur époque. Et qu’incidemment leur équipage en tire fierté et plaisir.
En dix ans, le but a été atteint pour 35 bateaux. Ceux-ci ont été restaurés soit par des chantiers professionnels, soit par des équipes d’amateurs responsables, soit par des particuliers enthousiastes et patients. Nous n’excluons aucune méthode, un seul but, le bateau est restauré « état concours » et doit naviguer pour vivre. Notre collection est une collection vivante. Beau résultat de la présidence d’Hubert Foillard, mon prédécesseur. Le rêve devenu réalité c’est la Vigie, charmante petite chaloupe à vapeur qui appartenait à la brigade fluviale de la préfecture de police de Paris et qui navigue sur la Seine et ses canaux, ce sont les yachts Vétille (1893), Calypso (1911) ou Sheena (1916), c’est aussi une yole de 1850 et ce sont tous les autres. Ils vous attendent sur le site de l’association. Le rêve c’est également le Vaurien numéro un, il est en état d’être restauré, ou un Bénodet en cours de restauration.
Qui sait de la graine de marins… Et il reste d’autres belles unités qui attendent…
Et puis, Amerami, c’est également une autre originalité, en la personne d’un bateau qui, lui, ne devrait plus naviguer, le sous-marin Argonaute, visitable à la cité des sciences. J’étais le second d’un sous-marin du type, l’Ariane, et nous étions 48 à bord. Gardez ce chiffre en tête quand vous irez le (re)visiter.
Amerami est présent un peu partout dans l’hexagone. Normandie, Bretagne et côte Atlantique, Méditerranée, Lac Léman, la Seine, l’Erdre et j’en oublie surement. Son siège est à Paris mais elle se veut normande en Normandie, bretonne en Bretagne etc. sans renier un petit air de titi parisien quand elle navigue sur la Vigie autour de l’ile de la Cité… Elle a le vœu de renforcer le tissu des associations diverses qui œuvrent dans le même espace pour renforcer l’amitié, la camaraderie et l’entraide. Elle est ainsi membre de l’association qui ambitionne de sauver le Touriste, pour le faire naviguer à nouveau entre la Tour Eiffel et le Pecq. Elle est également membre de la Fondation du patrimoine maritime et fluvial.
Amerami a besoin de sympathisants qui lisent sur internet sa lettre d’information (abonnez-vous, c’est gratuit), d’adhérents qui soutiennent plus directement son action. A tous, elle pose des questions sur l’histoire des bateaux de sa collection. En effet, signes du désintérêt massif pour cette histoire dans les décennies qui nous précèdent, des trous béants sur ce que vécurent nombre d’entre eux. Notre site l’illustre malheureusement. Hormis l’Argonaute bien entendu, mais cela ne suffit pas…
Chaque bribe d’histoire qui pourra être collectée nous importe. Nous y reviendrons ponctuellement.
Thierry d’Arbonneau,
Président d’Amerami