Le bateau dans son contexte historique :
La bette de Marseille (beta, prononcez beto) est à l’origine une embarcation de servitude et de petite pêche, autrefois très répandue sur le littoral méditerranéen entre Les-Saintes-Maries-de-la-Mer et La Ciotat.
De taille modeste, pouvant aller de 4 à 8 m hors-tout, la bette est un bateau creux à fond plat permettant l’échouage, pointu à l’avant et à l’arrière, à muraille inclinée formant un bouchain vif, avec un élancement d’étrave et une quête d’étambot prononcés. La dérive est compensée par le bouchain, par une quille d’une dizaine de centimètres seulement, et par un immense safran d’étambot, démontable, à l’axe incliné vers l’avant. Avant tout bateau de pêche, relativement simple à construire, d’un prix abordable, elle est longtemps l’embarcation à tout faire des petits métiers de la mer: cueillette des oursins, pêche à la fouine, à la palangrotte, à la traîne. Manœuvrée à l’aviron ou propulsée par une voile latine (la » mestre « ) et un petit foc, la bette est naturellement l’embarcation familiale de loisir, le voilier des beaux jours.
Une plaisance populaire se développe à partir de la flottille des embarcations de pêche. Les amateurs se font construire des bettes à l’unité, sans plan préétabli, d’après quelques gabarits. Les plaisanciers marseillais organisent au début du XIXème siècle quatre séries selon la longueur :
4,12m — 4,37m — 4,62m — 5,12m.
En 1908 les premières courses en rade de Marseille réunissent une vingtaine de bettes. Au lendemain de la première guerre mondiale une fédération est créée pour organiser des régates. La transformation de la bette de petite pêche en voilier de course suscite une compétition à l’ armement afin d’augmenter la surface de voilure. Propriétaires et constructeurs rivalisent de légèreté et d’ élégance. Les charpentiers marseillais construisent des bettes de plus en plus rapides, leur maître incontesté, reconnu de tous, étant Claudius Turcon, de l’Estaque.
La restauration :
IDA de 2,11 tonneaux, longueur : 6,20 m, largeur : 1,90 m – a été construite comme bette de plaisance en septembre 1960 par Jean Festinese, charpentier de marine à l’Estaque.
L’AMERAMI en a confié la restauration au chantier Robin-Marine de Brégaillon. La restauration à eu lieu au chantier ROBIN Marine avec leurs conseils hautement utiles, par Norbert MARTINEZ, André GUIOL, Serge Barrois. Celle-ci a duré un peu plus d’un an La mise à l’eau officielle a eu lieu sur le plan incliné de la SNPM le 24 mai 2003 en présence de Gilbert MARRO président de la SNPM et de l’Amiral Hubert FOILLARD président d’AMERAMI.
Si cette petite barque fait l’objet de beaucoup d’attention, c’est parce que les bettes n’existent quasiment plus. « Ce type de bateau servait aux petits pêcheurs, mais aussi de navette pour les bateaux de haute mer qui ne pouvaient pas accoster. Aujourd’hui, c’est devenu un peu obsolète », ainsi que l’a expliqué André Guiol, responsable des voiles latines à la SNPM. Obsolète ? Pas pour tout le monde. Au fil du temps, Ida est devenue plus qu’une simple barque : c’est un lien entre les générations, un outil de transmission des connaissances, un bateau école pour les enfants. Chantier d’une semaine Depuis trois ans, l’AMIQ (Association maison intergénérationnelle de quartier du centre-ville) a déjà un pied dans l’eau : les enfants qu’elle accueille participent à l’école de pêche animée par la société nautique de la Petite Mer (SNPM). « On a voulu aller plus loin, car beaucoup d’enfants qui viennent à l’AMIQ n’ont pas accès à la mer. La plupart ne sont jamais montés sur un bateau ! », comme le faisait remarquer Claire Loffreda, responsable du secteur jeune de l’association.
L’AMIQ et la SNPM ont monté un projet : remettre en état Ida, qui vient de passer un rude hiver dans les eaux de la Petite Mer, avec l’aide de sept adolescents. Âgés de 11 à 15 ans, ces derniers n’ont aucune notion de la plaisance. « Justement, notre objectif est de favoriser la découverte du monde maritime, de s’imprégner de la culture locale par le biais de la navigation, mais aussi de rencontrer les plaisanciers », poursuit Claire Loffreda.
Pendant une semaine, du 10 au 17 avril, les jeunes vont suivre les instructions de Patrice Lurienne, responsable du projet Ida à la SNPM. « On va refaire les peintures, le vernis, les bancs en bois. Mais on va aussi leur apprendre les rudiments de la navigation : faire un noeud marin, lire une carte et s’orienter en mer », précise Patrice Lurienne. Des connaissances que les adolescents mettront en pratique lorsqu’ils partiront avec Ida à Douarnenez pour participer à la fête de la mer et des bateaux (du 22 au 25 juillet). Une grande aventure commence.
Depuis et à plusieurs reprises des travaux ont été entrepris pour Ida soit toujours au mieux de sa forme.
L’activité:
Ida est basé à la Seyne et navigue essentiellement en rade de Toulon, participant à bon ombre de rassemblements de bateaux traditionnels et se déplaçant même sur remorque pour se rendre aux réunions assez éloignées.
Et notamment dans l’Orléanais au Festival de Loire.
L’exploitant : Patrice LURIENNE
Type : Bette marseillaise
Immatriculation : TL 362719
Date de construction : 1960
Matériaux coques : Bois
Matériaux mâture : Bois
Voilure : Voile latine
Longueur hors tout : 3.2 m
Longueur de flottaison : 2 m
Jauge : 2.11 tx
Propulsion principale : Moteur • Voile
Utilisation : Travail
Moteur : Yamnar NTS 70RI
N° inventaire : 84
Lieu de stationnement : La Seyne
Date d’acquisition : 2002
Ancien propriétaire : M. Henri et Jacques Poché
État général : Excellent
Aptitude à la navigation : Navigant
Présentation : À flot
Convention : bateau en convention